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Cinéma : trois questions sur le colloque final du projet ANR Beauviatech

Les 2 et 3 juin 2022, l’Université Rennes 2 accueille le colloque international final du projet ANR Beauviatech sur la thématique « Analyser la représentation des objets techniques : les formes filmiques au prisme des appareils de vision et d’audition ». Elisa Carfantan, doctorante et responsable scientifique aux côtés de Simon Daniellou, Marie Marquelet, Jean-Baptiste Masset, Gilles Mouëllic et Eric Thouvenel, nous en dit plus sur l’événement.

Qu’est-ce que le projet ANR Beauviatech et comment y êtes-vous impliquée ?

Elisa Carfantan. Ce projet fait partie d’un programme de recherche international, Technès (2014/2020), qui rassemble trois partenaires : Rennes 2 pour la France, l’Université de Lausanne pour la Suisse, et l’Université de Montréal pour le Canada. Les travaux portent sur les techniques et technologies du cinéma, particulièrement à travers la création d’une encyclopédie des techniques en ligne dont le lancement international aura lieu à l’été 2022 au Festival Il Cinema ritrovato à Bologne. Chaque pays impliqué dans Technès développe, parallèlement aux projets internationaux, un projet ”national". A Rennes 2, nous étudions les archives d'une société de fabrication de matériel de cinéma nommée Aaton, créée à Grenoble en 1973 par l'inventeur et ingénieur Jean-Pierre Beauviala. L’idée est, à travers ce cas d’étude, de s’intéresser à la transition entre les pratiques argentiques, liées à la pellicule, et les pratiques numériques, qui se sont rapidement imposées au début des années 2000. Nous collaborons sur ce projet avec plusieurs partenaires dont l’Université de Rennes 1, la Cinémathèque française, ou encore les écoles la Fémis et Louis Lumière. J’ai commencé mon doctorat, à l’automne 2018, au moment où le programme Beauviatech obtenait le soutien de l'ANR. J’ai été impliquée dès le départ, notamment dans la production d’un carnet de recherches et sur les questions de communication interne/externe.

De nombreux événements ont ainsi eu lieu autour du projet : outre les réunions régulières qui ont eu lieu dans plusieurs pays, des journées d'étude, des colloques, qui ont donné lieu à de nombreuses publications.Nos travaux consistent notamment dans la valorisation du fonds d'archives Aaton, déposé à la Cinémathèque française : Alexia De Mari travaille par exemple à l’indexation d’archives administratives de Beauviala – des échanges avec ses clients au sujet de caméras, très fournis puisqu’il assurait très longtemps un service après-vente ; Marianne Bauer numérise de précieux films avec l’équipe de la Cinémathèque afin de les rendre accessibles aux chercheur·se·s qui travaillent sur ce sujet. Le Cahier Louis Lumière n° 14, la revue de l'Ecole Louis Lumière qui vient de paraître, est entièrement consacré à ce fonds, avec les contributions de nombreux/ses chercheurs et chercheuses de Rennes 2.

Pourquoi avez-vous choisi cette thématique de colloque ?

EC. Après un colloque en ligne consacré à l'immersion au cinéma (Rennes 1, 2021), puis un autre s'intéressant à la transition argentique/numérique (Ecole Louis Lumière et Fémis, décembre 2022), il s’agit pour ce colloque final du programme d’appréhender la technique sous l’angle de sa représentation au sein des films eux-mêmes, c’est-à-dire d’un point de vue principalement esthétique et culturel. L'idée est d'analyser la présence des objets techniques dans les films à travers des questions de mise en scène.

Quels seront les temps forts du colloque ?

EC. Une soirée inaugurale est prévue le mercredi 1er juin à 20h avec la projection de Brainstorm (1983), film américain de Douglas Trumbull rarement diffusé en France, au Théâtre National de Bretagne (TNB). Deux keynotes ouvriront les deux jours du colloque : celle d’Alain Boillat le 2 juin et celle de Laurent Guido le 3 juin.