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Coup d’envoi du GIS EIRE porté par Rennes 2

Le groupement d’intérêt scientifique EIRE a organisé son colloque de lancement  à Paris (Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle) les 18 et 19 janvier 2019, en présence de Son Excellence Patricia O’Brien, ambassadrice d'Irlande.

Grainne O'Keeffe Vigneron et Anne Goarzin

La création du « groupement d’intérêt scientifique » (GIS) EIRE est une initiative de la Société française d’études irlandaises (SOFEIR). Lancé en Sorbonne à Paris en janvier 2019, le GIS EIRE (Études Irlandaises : Réseaux et Enjeux) permet aujourd’hui de regrouper des chercheur·e·s en études irlandaises, affilié·e·s ou non à des unités de recherche en France et à l’étranger. Il compte d’ores et déjà une cinquantaine de membres et 22 universités partenaires, dont deux universités étrangères. “L’urgence était de structurer les études irlandaises à l’échelle nationale et d’élargir le réseau en France autour de thématiques contemporaines pertinentes. Nous avons identifié deux axes de recherche :  la diaspora et ses enjeux d’une part, et, d’autre part, la question des droits humains en Irlande”, précise Anne Goarzin, professeure en littérature et culture irlandaise à l’université Rennes 2 et directrice du GIS.

Le GIS EIRE a ainsi obtenu un financement du Ministère de la Diaspora et du développement international dans le cadre de sa stratégie Global Irish pour la période 2019-2021. “À travers la diaspora, nous touchons à la communauté nationale, transnationale, et au concept de soft power - qui intéresse particulièrement l’ambassade d’Irlande”, souligne Grainne O'Keeffe-Vigneron, maître de conférences à l’université Rennes 2 et co-responsable de cet axe de recherche au sein du GIS. Son projet de recherche " Irlandais en France " vise à recueillir des données sur la diaspora irlandaise en France. Un site web a été créé pour le projet où un questionnaire en ligne invite les Irlandais·e·s habitant en France à partager leurs expériences de vie. "Mon objectif est d'établir un profil d’Irlandais en France et d'examiner les expériences collectives de ce groupe de migrants en les interrogeant sur leur origine, sur leur projet de vie en France (personnel et professionnel), sur leur maîtrise de la langue française, leurs liens avec leur pays d’origine et sur les questions liées au retour en Irlande." Plus de 350 personnes ont répondu au questionnaire  à ce jour.

L'autre axe du GIS, “Droits de l’Homme et démocratie : quels modèles irlandais? , va nous permettre d’étudier les questions de construction de la citoyenneté,  de discrimination, celle des droits humains ou linguistiques, ceux des personnes migrantes en Irlande, ainsi que celle, très actuelle, des droits des femmes, abordée notamment par le biais de la Citizens’ Assembly, qui a permis de structurer les débats à l'occasion du référendum irlandais sur l’abrogation de l’amendement constitutionnel interdisant l’interruption volontaire de grossesse en 2018*, ajoute Anne Goarzin. Pour nous, l’Irlande constitue un terrain d’étude privilégié, car les enjeux qui se posent à l’échelle de ce petit pays et les réponses apportées à ces questions sont aussi des enjeux européens, et mondiaux. La mise en commun des atouts des partenaires permettra de travailler avec des experts issus de différentes disciplines, en France et en Irlande. Trois laboratoires de Rennes 2 sont actuellement impliqués dans le GIS EIRE : le Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC), le laboratoire interdisciplinaire de recherche en innovations sociétales (LiRIS) et “Anglophonie : communautés et écritures” (ACE).  “Cette diversité des laboratoires impliqués dans le groupement montre qu’il existe une vraie transversalité au niveau de l’université”, se félicitent les deux enseignantes-chercheures. Après le succès de ce colloque de lancement, d’autres dates sont en projet dont des journées d’études et un colloque à Toulouse en 2020.

 

* Pour plus d'information à ce sujet, lire l'éditorial du Monde daté du 28 mai 2018

 

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