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Florian et Étienne, spécialistes de l’intégration par le sport grâce au Master STAPS DISC

Le Master Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS), mention Développement Intégration Sport Culture (DISC), forme des professionnels de l’intégration, de l’insertion ou de l’inclusion sociale par le sport.

Hissons les voiles

À l’international, on utilise plus précisément la notion, plus large, de « sport for development » désigne l’ensemble des pratiques d’intervention par le sport visant à produire des effets sociaux allant de la sensibilisation à l’égalité des genres jusqu’à la prévention des conflits inter-ethniques en passant par la prévention du VIH. Ces usages du sport à visée éducative et sociale constituent d’ailleurs des objets de recherche étudiés au sein du laboratoire VIPS2, auquel est adossé le Master.

Celui-ci comporte trois volets de formation :

  • Les cours. Ils sont également répartis entre interventions de professionnels du secteur et cours universitaires dans les domaines de la sociologie, de l’histoire et de la psychologie sociale.
  • Les stages. Celui du Master 1 se déroule sur la 2nde partie du 2nd semestre et peut durer de 6 à 24 semaines. Celui du Master 2 occupe l’intégralité du 2nd semestre.
  • Les projets. Les étudiant·e·s sont engagé·e·s sur des actions qui peuvent mobiliser soit toute la promotion, soit des groupes plus restreints d'étudiant·e·s. Ces projets constituent des espaces de formation dans lesquels les étudiant·e·s peuvent singulariser leur profil en fonction de leurs ambitions.

 

Florian Even est en Master 2. Étienne Eudes est un ancien étudiant et actuellement chargé de mission cohésion sociale au conseil départemental de la Somme. Ils témoignent sur leur formation et ce secteur d’activité en plein développement.

Florian Even

Pourquoi avoir  choisi le Master DISC ?

Florian Even Je voulais me diriger vers la recherche et c’était une de mes motivations car il proposait un parcours de recherche en sciences humaines et sociales. L’autre motivation, c’était aussi l’orientation vers les politiques sportives publiques et la possibilité d’aller vers la fonction publique territoriale. 

Comment se sont déroulés les cours cette année ? 

F. E. On a eu pas mal de cours avec des ONG comme l’UNESCO et des organismes tel que Sport et Citoyenneté, Peace and Sport, Play International... Cela nous a permis de découvrir l’environnement international et les différentes méthodes de développement par le sport. Chacun a des modes d’intervention un peu spécifiques en fonction de l’environnement, avec du matériel adapté quand il n’y a pas de moyens ou des kits de pédagogie quand on travaille sur des ZEP ou REP.

On nous apprend à avoir une certaine analyse critique donc on fait des retours de ces échanges auprès des enseignants sous forme de séminaire et on débat sur les améliorations. 

À côté de cela, on a aussi des cours universitaires sur la sociologie des publics, les politiques publiques… avec les enseignants-chercheurs du laboratoire VIPS2. Et puis, il y a aussi les projets professionnels et de recherche pour se préparer à une démarche scientifique et de terrain.

Cela vous a-t-il aidé dans la construction de votre projet professionnel ? 

F. E. Mon projet était bien défini à l’entrée en Master, mais il a évolué. J’avais la perspective d’être professeur d’EPS mais j’ai préféré m’orienter vers ce Master. Les interventions ont conforté mes choix vers la recherche, mais m’ont aussi permis la découverte d’autres milieux et notamment les collectivités territoriales. 

Comment se passe votre stage de 2e année ?

 F. E. Je suis en stage depuis début janvier et jusqu’à fin mai sur le pôle recherche et innovation au Campus sport de Dinard. Je souhaitais un lien avec mon travail de mémoire sur les conditions d’engagement des pratiquants dans le sport santé. J’ai fait beaucoup de rencontres avec des associations puis un travail d’analyse et de traitement des données. Le Master s’attache au public éloigné de la pratique sportive que ce soit sur le côté social mais aussi santé car on se rend compte que les inégalités sociales et problématiques de santé sont étroitement liées.

Un conseil à donner pour ceux qui sont en recherche de Master ?

 F. E. Il faut bien se renseigner, murir son projet et regarder l’ensemble des formations... Si certains ont la sensibilité liée au sociosport et à l’intégration par le sport, forcément, je conseillerais ce Master qui est unique en France sur ce volet-là. 

 

Etienne Eude

Vous avez trouvé un poste très rapidement. Aujourd’hui, comment utilisez-vous le sport comme un outil de développement au sein du territoire de la Somme ?

Étienne Eude Le territoire de la Somme est un territoire rural donc assez propice au développement des activités physiques et sportives à vocation non compétitives. On essaie d’amener les associations à multiplier les actions sportives en vue des publics éloignés de la pratique. On lance donc des appels à projets pour valoriser et développer ce qu’ils font, pour former leurs bénévoles… Sur la métropole, on a des clubs sportifs compétitifs. Il s’agit de faire prendre conscience que c’est bien de s’orienter vers autre chose et nos dispositifs d’aides financières aident de moins en moins le haut niveau. 

Ces actions et projets vont-ils se multiplier dans d’autres collectivités ou structures d'après vous ?

É.E. Le créneau autour du sport santé, du sport bien-être ou encore du sport pour tous est dans beaucoup de politiques publiques et au cœur des actions des collectivités. On a un ensemble d’indicateurs suivant lesquels le sport en milieu fédéral est en phase descendante. Les politiques s’en rendent compte et encouragent d’autres pratiques… 

Ouvrir et utiliser le sport comme un autre moyen que l’objet sportif est d’actualité. C’est important de développer des compétences dans la mise en place de projets, dans la réflexion à une utilisation qui réponde aux politiques et aux besoins du public. La société a besoin de personnes capables d’expliquer ce besoin, de coordonner les ressources et de vendre des projets aux décideurs. Le Master nous amène justement à ces objectifs.

Un conseil à donner pour ceux et celles qui sont intéressés par ce secteur ?

É.E. C’est en plein développement et il faut être ouvert à ce qui se fait. Personnellement, je suis passé par la L3 éducation et motricité et j’ai raté le concours trois fois. Même s’il n’y a pas forcément la partie terrain, je me suis pas mal retrouvé dans certaines thématiques du Master. L’avantage, c’est qu’on est amené à travailler au service de publics variés. En tout cas, un conseil : la mobilité. Quand on est en début de carrière, il ne faut pas se fermer de portes. C’est bien d’accepter de sortir de son confort d’étudiant. C’est important d’élargir sa zone géographique pour faire vraiment ce qu’on a envie. Il faut relativiser sur d’éventuelles concessions si on veut réussir. 

Y a-t-il un projet phare qui vous a marqué pendant vos études ? 

É.E. En première année, il y a le projet "Hissons les voiles" qui est vraiment intéressant. On a monté le projet pour emmener des familles bénéficiaires du Secours Populaire à une sortie en voile dans le Golfe du Morbihan. C’est reconduit et évolutif d’année en année et cela permet de de créer de bonnes relations dans la promo assez rapidement. On apprend à travailler autrement qu’en cours et plus proche du monde du travail. Cela m’a fait découvrir le travail en équipe et en mode projet. Je retiens aussi notre passage à la prison des femmes qui a été marquant. Je n’imaginais pas qu’on puisse aussi, à travers cette formation et à travers le sport, travailler dans le judiciaire ou même dans la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ).

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