
Simon Dufour, maître de conférences en géographie et membre de l'UMR LETG et Véronique Van Tilbeurgh, professeure des universités HDR en sociologie, membre de l’UMR ESO Rennes.
Quels sont les objectifs de cette journée ?
Véronique Van Tilbeurgh et Simon Dufour. L’objectif principal est d’échanger sur les travaux de recherche que Rennes 2 mène sur la thématique de l’environnement. Quand on parle des questions environnementales, on pense immédiatement aux sciences de la nature ; nous voulons montrer que les sciences humaines et sociales apportent aussi des contributions majeures à ces thématiques. Si seule l’unité de recherche LETG (Littoral - Environnement - Télédétection – Géomatique) comporte le terme dans son nom, il existe de nombreuses autres équipes travaillant sur ce sujet, disséminées dans presque tous les laboratoires de l’université. Nous voulons à la fois les faire mieux connaître aux partenaires de Rennes 2 et les faire se rencontrer les un·e·s les autres, pour faciliter les échanges au sein de l’université et créer des liens sur des travaux en cours.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la programmation scientifique ?
L’appel à participation a suscité de nombreuses réponses très diversifiées. Nous avons donc une programmation qui reflète cette grande diversité des approches et qui est très dense, pour que chacun·e puisse donner un aperçu de ses travaux en une seule journée.
La journée s’articule autour de trois grands thèmes : comment nous transformons la nature, comment la société elle-même évolue sur ces questions, et comment nature et société, humains et non-humains, construisent des mondes communs. Nous finirons la journée par une table ronde pour discuter de dynamiques de recherche innovantes, interdisciplinaires et impliquant des personnes extérieures au monde académique, citoyens et/ou artistes par exemple.

La plaine Ampère dans la baie de la Table, îles Kerguelen.
Crédit photo : François Lepage
Il est justement prévu que plusieurs artistes interviennent au cours de cette journée.
Oui, nous avons voulu faire une place à l’approche artistique, qui est complémentaire de l’approche scientifique, pour créer des convergences en multipliant les points de vue sur la nature. Les artistes ont une autre lecture de la nature, une autre façon de poser ces questions environnementales et cela peut justement faire le lien avec les personnes qui ne font pas partie de la communauté universitaire. On ne peut pas avancer uniquement avec l’information scientifique sur ces questions de société. Nous accueillons donc le photographe François Lepage, qui a travaillé dans des réserves naturelles protégées en France ; Bruno Elisabeth, chercheur en arts plastiques et directeur de la galerie Art & Essai à Rennes 2, qui interroge les représentations du nucléaire ; et Aurore Bagarry, photographe des roches et des eaux.
Avez-vous des ressources sur l’environnement à conseiller ?
En Bretagne, on peut citer la bande-dessinée d’Inès Léraud et Pierre Van Hove, Algues vertes. L’histoire interdite. Cet ouvrage, qui a été victime d’actes de censure, cristallise à la fois les excès des activités humaines et les jeux politiques qui y sont liés, ainsi que le refus de voir les problèmes environnementaux et d’y faire face. Cette volonté de ne pas voir et de ne pas changer, de rester sur les mêmes dynamiques est très étonnante, alors que la société française a déjà réussi à fortement évolué en très peu de temps dans les années 1960.