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SO PUR, un projet expérimental pour l'ouverture de l'édition scientifique en libre accès

Lauréates du deuxième appel à projets du Fonds national pour la science ouverte en faveur de l’édition scientifique en libre accès, les Presses universitaires de Rennes (PUR) vont pouvoir tester de nouveaux modèles éditoriaux grâce à un financement de 200 000 €.

PH Frangne

Lancé en 2021 par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, l’appel à projets du Fonds national pour la science ouverte en faveur de l’édition scientifique en libre accès a sélectionné le projet SO PUR, dans la catégorie « plateforme éditoriale ».

Grâce à ce financement de 200 000 €, auquel viennent s’ajouter les 64 800 € de fonds ministériels obtenus par Rennes 2, l’université de rattachement des PUR, les Presses universitaires de Rennes ont les moyens de leurs ambitions : expérimenter de nouvelles formes éditoriales permettant la co-existence des éditions papier et numérique dans la perspective de la science ouverte. « L’édition numérique aux PUR existe déjà. Sur un fonds de 5 000 titres, nous publions et nous vendons près de 2 000 titres en numérique, détaille Pierre-Henry Frangne, le directeur des PUR. L’enjeu aujourd’hui est de développer l’édition numérique en favorisant la mise à disposition gratuite des revues et des ouvrages scientifiques pour un public large. »

Une partie du financement obtenu sera dédié à la rétro-numérisation du fonds des PUR, - 3 000 titres doivent encore être dématérialisés – mais le projet SO PUR va bien au-delà puisqu’il vise la construction de nouveaux modèles éditoriaux complets et économiquement viables, offrant la possibilité de proposer à terme un large catalogue d’ouvrages en libre accès. « Ce qui fait le rayonnement des PUR, c’est l’édition papier. Mais nous devons inventer d’autres modèles, fortifier l’édition numérique et la mettre en place progressivement, de façon expérimentale, dans la perspective de l’open access. J’ai la conviction qu’il n’y a pas de contradiction entre le numérique et le papier d’une part, et ce qui est acheté et ce qui est gratuit d’autre part. Les deux modes de lecture sont complémentaires, mais il va falloir le vérifier. »

Diffuser au-delà de la communauté de chercheur·se·s

De premières expérimentations ont déjà été entreprises par les PUR avec, par exemple, la publication en open access en juin 2021 de l’ouvrage Partis politiques et protestation au Maroc (1934-2020) de Mounia Bennani-Chraïbi, quelques mois avant sa sortie en librairie. Un autre projet à moyen terme est de mettre gratuitement en ligne des collections d’ouvrages. « La diffusion des ouvrages en numérique est infiniment supérieure à la diffusion papier. Il s’agit pour les chercheur·se·s de faire connaître leur travail à l’extérieur. Et puis il y a un enjeu politique et démocratique, d’instruction, puisque la science n’est pas réservée à une élite et elle se répand. Cela correspond à la mission des PUR depuis toujours : faire une édition exigeante scientifiquement, publier des ouvrages très spécialisés, mais aussi faire des ouvrages qui ont vocation à diffuser au-delà des chercheur·se·s. Grâce au projet SO PUR, nous allons faire des expérimentations à la fois technique, de diffusion, économique et juridique », précise Pierre-Henry Frangne.

Pour cela, le projet SO PUR s’appuie sur de nombreux partenaires, dont des infrastructures de recherche (Open Edition, Métopes), les services communs de documentation des universités de Rennes 1 et Rennes 2 et la Maison des Sciences de l’Homme en Bretagne. Ce réseau, et la longue expérience des PUR dans l’édition, permettent ces innovations pour développer la science ouverte, qui sont, comme l’édition papier, conditionnées à la recherche de financement et d’aide à l’édition. « L’intérêt ne sera pas de faire plus, mais de faire mieux, en publiant de manière différente, selon le principe d’une édito-diversité », conclut Pierre-Henry Frangne.

 

Les Presses universitaires de Rennes (SAIC PUR) sont constituées d’un réseau de 11 universités : Rennes 1 et Rennes 2, AngersBretagne occidentale (Brest), Bretagne sud (Lorient-Vannes), La Rochelle,  Le MansNantes, Orléans, Paris Est-Créteil, et Poitiers.

 

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