CONVERGES

CONVERGES vise à établir une base de référence sur l'état des connaissances concernant la végétation et les écosystèmes riverains.

La végétation est un élément central des paysages riverains, et a de multiples fonctions socioécologiques. La biodiversité, la qualité de l’eau, l’érosion des berges, ou encore les inondations, sont autant d’enjeux dans lesquels les plantes riveraines, dites ripisylves, jouent un rôle clef.

La communauté scientifique est consciente de l’importance des écosystèmes riverains, ce qui a stimulé la recherche et donné naissance à de nombreuses études au cours des dernières décennies en Europe. Malgré ces travaux, les progrès réalisés pour la préservation des zones riveraines sont très limités. Les processus liés à la végétation tendent à être négligés lors des débats européens sur la politique de l’eau, et les forêts riveraines se dégradent.

Afin de favoriser la diffusion des savoirs liés aux ripisylves, le réseau européen CONVERGES a été initié dans le cadre du programme européen COST. Cette action vise à établir une base de référence sur l'état des connaissances concernant la végétation riveraine, à coordonner les efforts de recherche, à contribuer au transfert de connaissances entre scientifiques et praticiens, et à promouvoir les intérêts de recherche des praticiens au sein de la communauté scientifique.

Ce projet rassemble pour l’instant plus de 50 participants travaillant dans plus de 30 pays, pour une durée de quatre ans.

En vidéo

A l’occasion du lancement d‘Horizon Europe, le nouveau programme cadre européen dédié à la recherche et l’innovation, Simon Dufour, enseignant-chercheur au département Géographie témoigne sur son expérience de porteur de projet européen.

Contenu du texte déplié

Quel projet européen avez-vous déposé ?

En 2016, avec des collègues européens, on a déposé un projet dans le cadre des programmes d'actions COST, c'est des programmes financés par l'Union européenne, et le projet porte sur la gestion des rivières, et plus particulièrement de la végétation qui pousse le long des rivières et qu'on appelle la ripisylves.

Quelle sont les spécificités d'un projet COST ?

Les projets COST, ce sont des financements européens qui sont des outils de mise en réseau. En fait, les programmes COST financent toute une série d'activités qui permettent aux chercheurs, aux élus, aux gestionnaires, aux administrations européennes de se rencontrer autour d'une thématique. Ça va être des écoles d'été, ça va être des réunions ou des missions à l'étranger. Tous les outils qui permettent de se rencontrer.

Pourquoi avez-vous déposé un projet européen ?

Avant de déposer ce projet là, avec un collègue américain et une collègue portugaise avec lesquels je collaborait déjà auparavant, au cours d'une discussion, on s'est rendu compte que dans notre domaine d'activité, dans le domaine de recherche, il y avait un gros besoin justement de mise en réseau des différents scientifiques, mais pas que les scientifiques. Aussi, les autres acteurs qui travaillent sur cette question là, parce qu'en fait de la connaissance, il y en a beaucoup, mais cette connaissance, elle est très dispersée. Elle est dispersée entre les pays, entre les régions. Elle est dispersée aussi entre les disciplines scientifiques. Elle est dispersée aussi entre les différents acteurs. Et donc, en fait, ça nous a semblé être vraiment un outil pertinent pour avancer sur cette thématique là, c'est à dire pas seulement de produire de nouvelles connaissances, mais de partager les connaissances déjà produites au sein d'un réseau, et donc, c'est naturellement qu'on s'est tourné vers l'outil COST.

Comment s'est déroulée la construction du projet ?

La phase de montage du projet a bénéficié du soutien de l'Université Rennes 2, mon établissement, et de la région Bretagne. Donc, grâce à ces deux soutiens, en fait, on a identifié et rassemblé un certain nombre de collègues à l'échelle de l'Union européenne. On les a fait venir à Rennes pendant trois jours, on s'est enfermé dans une salle et on a travaillé sur le montage du projet. C'est à dire qu'on a construit le projet. On s'est réparti la rédaction du projet. À la fin des trois jours. Chacun est reparti avec un petit travail à faire, une rédaction, une partie du projet à monter et en quelque sorte, le projet a été monté comme ça. Et puis la deuxième chose que le soutien de l'établissement et de la région ont permis, c'est également le recrutement de quelqu'un au moment du montage du projet et de la soumission du projet pour nous aider à ce moment là

Quel bilan faites-vous de cette expérience ?

Ce n'est pas toujours de tout repos. C'est parfois même un peu compliqué à gérer avec les autres tâches qu'on peut avoir en tant qu'enseignant-chercheur. Après, le bilan que j'en tire, il est quand même extrêmement positif. C'est très intéressant, c'est très stimulant, c'est très enrichissant, au moins à trois niveaux différents. D'abord, pour sa propre activité de recherche. C'est quand même un moyen de se tenir au courant, de découvrir de nouvelles recherches qui sont menées dans d'autres domaines et qu'on connaissait pas auparavant. Ça permet aussi de diffuser les résultats des projets dans lesquels on est investis ou des collègues avec lesquels on travaille. La deuxième chose, c'est que même au niveau humain, il y a vraiment un certain nombre de rencontres qui se font dans ces projets là. Ça permet d'avoir derrière ça un réseau, de faire des rencontres humaines aussi, au delà même de la question purement professionnelle, qui sont vraiment très enrichissantes et très intéressantes. Et puis enfin, c'est sûr qu'on monte en compétences sur tout ce qui est animation, montage de projets.

Quel conseil donneriez-vous à un candidat aux projets européens ?

La première chose, c'est d'anticiper. C'est à dire de réfléchir le plus en amont possible, de ne pas attendre que les appels d'offres sortent parce qu'il faut être quasiment prêt quand l'appel d'offres sort, donc ça, c'est la première chose. La deuxième chose, je dirais aussi, c'est d'essayer d'identifier parmi ses collègues étrangers des gens qui vont pouvoir nous accompagner, nous aider, qui ont le même projet, qui ont les mêmes idées, qui sont partant, qui sont aussi moteurs parce que ça permet d'avoir un petit groupe de travail et d'être plus efficace par rapport à ça. Et puis, la troisième chose, c'est aussi de se faire accompagner. Par exemple en Bretagne, il y a une plateforme de soutien au montage de projets européens. Et donc là, il y a des ressources. Il y a des gens qui sont spécialistes, qui connaissent bien le domaine et qui peuvent accompagner les gens quand ils cherchent à monter des projets. Et ça, ça aide aussi bien dans l'identification des bons appels d'offres, pour répondre au bons appels d'offres, que dans le montage concret du dossier et dans la soumission de ces dossiers sur et sur les plateformes dédiées, donc ça, c'est le troisième conseil que je donnerais.

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